A chaque siècle de son histoire ou presque, la cathédrale s’est enrichie de nouveaux vitraux : Vitrail de Saint Jean l’Evangéliste (XIIIè), Rosace du grand housteau (XIVè), Vitrail Jacques-Cœur (XVe), Vitrail Tuillier (XVIe) et Vitrail du tombeau de la Vierge.

Poursuivre cette dynamique créatrice n’a donc rien d’insolite. C’est au contraire manifester avec force que l’Eglise est vivante et que les pierres de ses édifices continuent de s’embellir grâce aux talents de notre époque. Un nouveau vitrail pour fêter les 700 ans de la cathédrale est donc en projet ; il occupera l’espace d’une baie accolée au portail nord qui n’accueille pour l’instant qu’un vitrail blanc bordé de triangles bleus et rouges. Les artisans du XXIe siècle pourront mettre avec fierté leurs pas dans ceux de leurs ancêtres, les bâtisseurs de cathédrale.

« Pierres vivantes de la cathédrale : les grands témoins de l’espérance en Berry du XVIIIe au XXe siècle » est le thème retenu pour cette création. Selon un cahier des charges précis, le maître-verrier choisi devra adopter un style figuratif, dans une harmonie de couleurs avec les vitraux existants. Sur la toile de fond de la cathédrale seront représentés les saints-patrons du diocèse (Saint-Ursin, Sainte-Solange et Sainte-Jeanne de France) et quatorze visages de chrétiens du Berry (7 hommes et 7 femmes) qui ont marqué le diocèse et la vie de l’Eglise entre la fin du XVIIIème siècle et le milieu du XXème :

• Le Bienheureux Sébastien Desbrielles (1739-1792), né à Bourges, béatifié en 1926 par le Pape Pie XI.

• Les trois martyrs berrichons des Pontons de Rochefort, béatifiés par le Saint Pape Jean-Paul II en 1995 : Charles-René Collas du Bignon, (1743-1794), Sulpicien, Supérieur du Petit Séminaire de Bourges ; Noël-Hilaire Le Conte, (1765-1794), chanoine musicien de la cathédrale ; Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère (1752-1794), vicaire général et archidiacre du diocèse de Bourges.

• Sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Âges (1773-1838), née au Blanc (Indre), religieuse, fondatrice de la Congrégation des Filles de la Croix. Béatifiée en 1934 et canonisée en 1947.

• La Vénérable Marie-Madeleine-Victoire de Bengy (1781-1858), Veuve du Baron de Bonnault d’Hoüet, née à Châteauroux, fondatrice de la Société des Fidèles Compagnes de Jésus.

• Le Serviteur de Dieu, Jules Chevalier (1824-1907), prêtre du diocèse de Bourges, ordonné à la cathédrale, fondateur de la Congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur d’Issoudun et de la Congrégation des Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur. Sa cause de béatification est étudiée à Rome depuis 2012.

• Mère Marie-Thérèse Hartzer (1837-1908) co-fondatrice avec le Père Jules Chevalier de la Congrégation des Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur d’Issoudun.

• Bienheureuse Sœur Marie-Thèrèse de Soubiran (1834-1889), fondatrice des Sœurs de la Congrégation des Sœurs de Marie-Auxiliatrice. Elle a vécu à Bourges, Place George Sand de 1871 à 1874). Une plaque sur le mur de cette maison, bien visible de la place, rappelle sa mémoire.

• Estelle Faguette (1843-1929), voyante de la Vierge Marie, Notre-Dame de Miséricorde, à Pellevoisin en 1876. La proposition d’ouverture de sa cause de béatification a été approuvée par la Conférence des Evêques de France en 2020.

• Sainte Elisabeth de la Trinité (1880-1906) née à Farges-en-Septaine (Cher) carmélite à Dijon, béatifiée en 1984 par le Saint Pape Jean-Paul II et canonisée par le Pape François en 2016.

• La Servante de Dieu Zita de Bourbon-Parme (1892-1989), dernière Impératrice d’Autriche, Reine de Hongrie, de Bohème, de Croatie et de Slavonie, marraine de la cloche Henri-Zita de la cathédrale de Bourges en 1933. Après la béatification de son époux le Bienheureux Charles 1^er d’Autriche en 2004 par le Saint Pape Jean-Paul II, le procès de béatification de Zita est ouvert en 2009 dans le diocèse du Mans, puisqu’elle était oblate bénédictine de l’Abbaye Sainte Cécile de Solesmes.

• Frère Alfred Stanke (1904-1975) plus connu sous le nom de « franciscain de Bourges », soldat-infirmier allemand s’est illustré durant la Seconde Guerre Mondiale à Bourges en allégeant la souffrance des prisonniers du Bordiot. Il venait souvent prier dans le Couvent des Franciscains de la Rue Porte Jaune, actuelle Maison de la Parole. Une association « Les amis du franciscain de Bourges » perpétue sa mémoire. 

• Jean Tinturier (1921-1945), né à Vierzon, séminariste du diocèse de Bourges, mort dans camp de déportation de Mauthausen. Sa cause de béatification et celle de ses compagnons martyrs, est en cours à Rome. 

Que ces visages soutiennent notre prière et notre contemplation au coeur du splendide vaisseau gothique de la cathédrale de Bourges.

Rendez-vous en 2025 pour l’inauguration de cette nouvelle œuvre d’art de notre patrimoine berrichon.